Un film des frères Coen c’est déjà un cadeau!
Alors si en plus vous aimez le folk, la guitare sèche dans une ambiance moite, les chats perdus puis retrouvés sans noisettes, et les prémisses elliptiques de Bob Dylan, c’est un régal.
John Goodman est là. L’énorme bonhomme! Génial acteur aussi shakespearien que clownesque, quasiment omniprésent dans l’univers coénien.
Il pulvérise du vent cendré dans The big Lebowski, il voisine en gentil taré sadique dans Barton Fink, il coopte le rapt d’enfant dans Arizona junior, il pique nique en borgne pragmatique dans O’Brother, il campe dans Inside Llewin Davis, une sorte de mécène drogué, de Diogène jazzophile, de patapouf sarcastique…
C’est moins jubilatoire que the big Lebowski, mais c’est moins noir que The Barber, c’est une épopée de la poisse adoucie d’arpèges en picking.
Voir un film des frères Coen est un privilège.
Celui-ci est en noir et blanc comme les cauchemars revus à la hausse, la neige aprés Noël, l’esprit des chercheurs d’or à la Chaplin, une partition de folk ramassée dans la boue, une période de déprime résiliente…
Une morale à retenir du film: ne vous foutez pas de la gueule d’une joueuse de lyre agreste, un jour ou l’autre son mari déboule, et c’est le début de la fin!
Merci Joel et Ethan !!!